Le contrat de mariage de Laurent FAUNY et Anne JACQUET
Généatech nous propose pour la troisième semaine de février 2021 de présenter une découverte que l’on n’aurait pas pu faire sans se rendre aux archives.
J’ai déjà parlé de plusieurs informations dont je n’aurais pas eu connaissance en me basant uniquement sur les archives en ligne, notamment l’emprisonnement d’Appoline CARPENTIER. Mais il n’est pas toujours possible de se rendre soi-même aux Archives, par manque de temps, par éloignement ou pour tout autre raison. Heureusement plusieurs associations de bénévoles proposent de se rendre sur place et de transmettre les photos des actes souhaités. J’en profite donc pour remercier chaleureusement ces bénévoles, pour ma part ceux du CG50 (en particulier à Annick PERROT qui a eu la gentillesse de retrouver ce contrat) et du Fil d’Ariane, mais plus généralement de toutes les associations ou groupes d’aide.
Je n’ai pas beaucoup de chance avec les contrats de mariage dans ma généalogie… A chaque fois que j’en recherche un, les minutes du notaire sont soit parties en fumée, soit introuvables… J’ai réussi plusieurs fois à contourner le problème grâce aux inventaires après décès, mais ce n’est clairement pas systématique. Lorsque j’ai appris l’existence d’un contrat de mariage entre Laurent FAUNY et Anne JACQUET (mes Sosa 832 et 833) passé le 7 novembre 1697, autant dire que j’étais ravie ! (Encore une fois merci aux relevés du CG50)
Contrat de mariage
« Du septième de novembre mil six cent quatre-vingt-dix-sept.
Transcription contrat de mariage FAUNY-JACQUET
Pour action du mariage qui au bon plaisir de Dieu sera fait et célébré en face de notre Mère Sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine entre les personnes de Laurent FAUNY, fils de Claude et de Jeanne HERVIEU de la paroisse de Saint-Michel-de-la-Pierre d’une part et Anne JACQUET fille de Jean et de Guillemette AUVRAY de la paroisse de Saint-Aubin-du-Perron d’autre part.
Après que lesdites parties se sont données la foi et promis de s’épouser à la première réquisition d’un d’eux il a été promis et accordé par ledit Jean JACQUET père de ladite fille pour sa part une portion de succession tant paternelle que maternelle. Le nombre de dix livres de rente au denier dix acquittable par cent livres nonobstant la rigueur de l’Edit et pour don mobilier deux vaches, douze pièces de bercail femelles de six desquels les allest saisies [Douze pièces de brebis femelles de six desquelles à lait pleines], un coffre de bois chêne fermant à clef, un lit avec le traversin, un oreiller garni de plumes avec une serge, une couverture de tierfil et la courtine de toile, une douzaine de draps de lit, une douzaine de serviettes d’ouvrage, avec un habit noir de serge de Saint-Lô pour épouser, et quatre autres habits tous de serge et les autres de tierfil et menu linge tous à son usage une douzaine de chemises, et pour pot poêle et vaisselle la somme de douze livres le tout payable au jour des épousailles auquel ladite rente commencera à courir. Laquelle en ledit amortissement ledit futur époux a été à présent remplacé sur tous les biens meubles et héritages et a affecté douaire à sadite future épouse sur iceux, et pour satisfaire à la déclaration de sa majesté tous les ensembles susdits ont été appréciés par singulière de partie à la somme de cent cinquante livres le tout ainsi fait et accordé entre lesdites parties et la présence et du consentement de Philippe, Noël et Jean JACQUET frères de ladite Anne, Nicolas FOSSEY frère en loi, Nicolas LE ROUXEL, Jacques DEMELUN, Denis LE ROUXEL tous parents desdits futurs en la présence de François CARUEL de ladite paroisse de Saint-Aubin et Jacques LAIGNEL de La Pierre témoins, et est demeuré d’accord ledit FAUNY de recevoir à deux fois égale l’amortissement desdites dix livres de rente si ledit JACQUET le veut présents lesdits témoins ce jourd’hui septième novembre quatre-vingt-dix-sept.«
Les parents d’Anne ont donc fourni en dot le mobilier de la chambre, le linge de maison confectionné en serge, laine tissée, quelques ustensiles de cuisine ainsi qu’une bonne quantité de bétail.
Une robe en serge de Saint-Lô
Lors de son mariage avec Laurent, le 30 novembre suivant à Saint-Michel-de-la-Pierre, Anne est vêtue d’une robe noire en serge également, mais la mention de l’origine du tissu (Saint-Lô), me fait penser qu’il s’agit d’un tissu plus précieux que pour les autres vêtements de la dot. Sans doute la robe a-t-elle été tissée dans la Manufacture Royale de Saint-Lô dont voici un exemple d’étoffe de 1737 :
La serge (ou sarge) de Saint-Lô semble avoir une certaine renommée car elle était exportée dans tout le nord de la France et jusqu’à Londres.
Outre les informations sur la vie quotidienne de mes ancêtres, j’ai pu ajouter certains individus à Anne JACQUET. Je connaissais l’existence de son frère Noël, présent à son mariage, mais pas celles de Philippe et de Jean. Je n’ai pas encore mis un nom sur sa sœur, épouse de Nicolas FOSSEY. Malheureusement les registres de Saint-Aubin-du-Perron ne remontent pas aussi loin dans le temps, difficile de retrouver la trace de ce couple. Je suppose que Jacques DEMELUN est l’ancien beau-père de Laurent FAUNY, veuf de Marguerite DEMELUN au moment de son mariage avec Anne. Son nom correspond au relevé effectué par la CG50 sur son premier contrat de mariage en 1689 (que je n’ai pas encore eu l’occasion de demander). L’information demande donc vérification, notamment grâce à la signature de Jacques DEMELUN.
Sources :
- Contrat de mariage FAUNY-JACQUET
- État de l’industrie textile en France
- Échantillons de tissus de la Manufacture Royale de Saint-Lô
Précieuse aide, bel échantillon de signatures
Oui ça me permettra de pouvoir comparer celles d’autres actes pour relier les protagonistes.