Challenge A-Z : Lettre U comme Usurpation d’identité

U Comme « Usurpation d’identité » : Marie Marguerite PARENT

« Usurpation d’identité » rien que ça. Je reconnais que c’est un peu fort comme terme. Pourtant, je ne vois pas d’autre explication pour le cas dont je vais vous parler aujourd’hui.

Marie Marguerite PARENT

Marie Marguerite voit le jour le 4 janvier 1774 à Ver-sur-Launette dans le hameau de Loisy, village du sud de l’Oise (limite Val-d’Oise) proche de Senlis. Fille de Claude PARENT et Marie Louise FAUVELLE, deuxième d’une fratrie de cinq, elle est également la première fille.

Elle épouse, le 8 nivôse an III (28 décembre 1794), Nicolas Louis CHÉRON à Ver-sur-Launette en présence de ses parents et amis. Ils auront ensemble 4 enfants et ne déménageront jamais du hameau de Loisy.

Elle décède à l’âge de 55 ans, le 26 août 1830, dans sa maison.

Là où ça coince

Jusque là rien d’anormal me direz-vous. J’ai son acte de décès, son acte de succession, tout concorde. Les dates, le conjoint, les parents, les enfants… Tout.

Oui mais alors, où est le problème ?

Et bien le voici : il réside dans l’acte de succession de Marie Louise FAUVELLE, sa mère. Celle-ci est décédée le 30 novembre 1831 à Ver-sur-Launette, soit un an après sa fille.

Pour ceux qui auraient du mal à déchiffrer les pattes de mouches, voici les premières lignes :

« Du trente mai 1832

Est comparue, Marguerite Parent épouse du sieur CHERON, cultivateur demeurant à Loisy, agissant en son nom et encore comme le faisant __ de Claude Sebastien PARENT, __ Rosalie PARENT et Laurent PARENT ses frères et sœur, seuls enfants et héritiers chacun pour un quart de dame Marie Louise FAUVELLE, veuve de Claude PARENT, décédée à Loisy le 30 novembre 1831, […] »

Aucun doute possible sur son identité, il s’agit bien de notre Marguerite PARENT, j’ai refait TOUS les registres entre le mariage de ses parents et le décès de son père en 1810. Les enfants du couple naissent à deux ans d’intervalle environ, impossible d’en avoir oublié un durant cette période. Pas d’autre couple CHERON-PARENT à l’époque (le village de Ver-sur-Launette est petit et le hameau de Loisy encore plus)… Et surtout ses propres enfants, petits-enfants de Marie Louise FAUVELLE, auraient dû hériter de leur grand-mère puisque Marie Marguerite était déjà décédée, or aucune mention d’eux n’est faite dans l’acte.

Autre chose troublante, la Marguerite PARENT de l’acte de décès ne sait visiblement pas signer, alors que celle décédée en 1830 le savait parfaitement lors de son mariage en 1794, comme l’atteste l’extrait suivant.

Je ne vois donc qu’une seule possibilité : Il y a eu usurpation de l’identité de Marie Marguerite PARENT. Sans doute par sa fille, ou sa sœur, éventuellement une amie de la famille. Mais dans quel but?

• Faire en sorte que Nicolas Louis CHÉRON récupère la part de sa femme et éviter qu’elle ne soit divisée entre ses enfants?
• Éviter de payer un surcoût lors de la succession (les frais à l’époque, comme aujourd’hui étaient plus importants pour les petits-enfants que pour les enfants)?
• Autre raison?

Je ne suis pas parvenue à éclaircir ce mystère, donc si vous avez des pistes, théories, idées ou même la solution (sait-on jamais), n’hésitez pas à m’en faire part.

Sur ce, je vous dis à demain pour la prochaine lettre du Challenge A-Z : le V.