Challenge AZ Lettre B comme « Boucher »
Lettre B : Comme « Boucher », une histoire de famille
Deuxième jour du #ChallengeAZ donc deuxième lettre de l’alphabet. Aujourd’hui nous partons découvrir mes ancêtres bouchers originaires de l’Oise.
La boucherie, comme beaucoup de métiers d’artisanat, se transmet principalement de père en fils. Après une période d’apprentissage dans la boutique familiale ou dans d’autres familles de bouchers, l’aîné garde le fond de commerce familial et les autres fils viennent travailler avec leur frère ou partent fonder ou reprendre une boutique dans la région. Les filles quant à elles, se marient régulièrement avec d’autres bouchers et elles peuvent tenir la boutique et s’occuper des comptes.
Le premier de la lignée à se lancer dans l’aventure est Jean François Iréné CHALOT à Ver-sur Launette, petite commune du sud de l’Oise, à la frontière du Val d’Oise. À l’origine berger, il devient boucher entre 1836 et 1841, sans doute au moment où il revient de Mortefontaine à Ver-sur-Launette (informations retrouvées sur les recensements).
C’est sans doute de manière naturelle que la transition s’est faite pour lui. Si, dans les villes, la profession est très règlementée et les métiers de « production » et de vente bien distincts, il est en revanche plus fréquent de voir à la campagne un éleveur vendre sa production, surtout depuis la révolution qui a assoupli les règles pour devenir boucher. Contrairement aux bouchers urbains, les ruraux vendent la viande directement à leur domicile (rassurez-vous dans une pièce spécifique tout de même), ils peuvent également vendre sur les marchés ou dans les halles pour les plus grandes communes.
A cette époque ce sont les bouchers qui tuent les bêtes, dans la cour, à l’arrière de la boutique dans les villages, dans un abattoir dédié pour les plus grandes communes.
C’est ensuite au tour de son fils, Iréné Alexandre Ange CHALOT, de faire fructifier l’affaire et de s’installer à Mortefontaine dans la Grande Rue (Aujourd’hui rue Gérard de Nerval) en face du château.
Voici la boucherie créée par Iréné après 1881 (année d’acquisition du bâtiment, qui n’était pas encore une boucherie). C’est un parfait exemple de boucherie rurale. On peut voir que la partie d’habitation et la partie commerce ne sont pas bien délimitée. Au centre, la porte de la boutique ainsi qu’une devanture permettent la vente, alors que l’étage et le côté gauche du bâtiment (étage et rez-de-chaussée compris) servent de logement à la famille. Une cour à l’arrière, à laquelle on accède de l’extérieur par la porte cochère centrale où l’on stocke le matériel, prépare les chevaux pour les attelages, mais également où l’on élève quelques animaux pour la consommation personnelle des propriétaires (poules, cochons etc…).
Il aura sept enfants avec Marie Joséphine CHÉRON, sa femme, dont six atteindront l’âge adulte. Tous deviennent bouchers, les filles se marient avec des hommes de la même profession, et c’est l’un de ses gendres, Joseph BRANCART (fils de Joseph Augustin BRANCART), qui reprend la boucherie de Mortefontaine, tandis qu’Alice Marguerite CHALOT, dont je vous ai parlé dans le projet 16AAGP, part avec son époux pour Montrouge en région parisienne où ils ouvrent leur propre boucherie. Les deux fils de la famille décèdent malheureusement trop jeunes pour pouvoir prendre la succession de leur père.
Sur les sept petits-enfants d’Iréné Alexandre Ange, cinq perpétuent à leur tour ce qui est devenu une tradition familiale. C’est Germaine BRANCART, fille de Joseph, qui reprend et habite pour le dernière fois dans la boucherie de Mortefontaine qui a aujourd’hui retrouvé son seul rôle de maison. Néanmoins, la « tradition » s’est éteinte avec les petits-enfants d’Iréné CHALOT, puisque aujourd’hui il n’y a plus , à ma connaissance, de boucher dans la famille.
J’espère que vous aurez apprécié cet article. Je vous retrouve lundi pour la lettre C.
Un très bel exemple de transmission familiale ! Avec les photos en prime pour ne rien gâcher.
Oui j’aime beaucoup cette maison. J’ai beaucoup de chose à dire dessus, j’y reviendrai tout au long de ce challenge (et sans doute même en dehors).
Ah j’ai enfin trouvé l’article sur les bouchers (un peu compliqué d’y accéder) et effectivement le mot Boucher aura inspiré beaucoup de participants au Challenge aujourd’hui !
Belle évocation !
Françoise
Ah j’ai enfin trouvé l’article sur les bouchers (un peu compliqué d’y accéder) et effectivement le mot Boucher aura inspiré beaucoup de participants au Challenge aujourd’hui !
Belle évocation !
Françoise
Une belle lignée de bouchers également. C’est intéressant de voir comment ça se passait en milieu rural. Je sais que mon grand-père (que je n’ai pas connu) était régulièrement appelé pour tuer les bêtes directement en prairie, tout en exerçant le métier de cuisinier militaire en parallèle. C’est un vrai savoir-faire qui a été transmis de génération en génération.
J’ai la chance d’avoir les deux exemples (une autre branche familiale tenait une boucherie à Saint-Lô à la même époque). J’essayerai un jour de comparer vraiment les deux manières de travailler pour voir quelles sont les différences.
Une belle lignée de bouchers également. C’est intéressant de voir comment ça se passait en milieu rural. Je sais que mon grand-père (que je n’ai pas connu) était régulièrement appelé pour tuer les bêtes directement en prairie, tout en exerçant le métier de cuisinier militaire en parallèle. C’est un vrai savoir-faire qui a été transmis de génération en génération.
J’ai la chance d’avoir les deux exemples (une autre branche familiale tenait une boucherie à Saint-Lô à la même époque). J’essayerai un jour de comparer vraiment les deux manières de travailler pour voir quelles sont les différences.